Shahrukh Khan (2)

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Très jeune, Shahrukh Khan aime imiter les chanteurs de playback des films bollywoodiens qu'il entend à la radio et tout spécialement Mumtaz, star des années soixante. Adolescent, comme l'immense majorité des Indiens, il est un fervent admirateur d'Amitabh Bachchan dont il ne rate aucun film, apprenant par cœur certains de ses dialogues et imitant sa démarche

 

En 1985, il rejoint le Theater Action Group (TAG) dirigé par un comédien anglais, Barry John. Il y suit des ateliers au cours desquels le metteur en scène, plutôt que de diriger les étudiants avec autorité, les laisse chercher leur propre interprétation afin d'atteindre au cœur du personnage. Shahrukh Khan en retire une leçon fondamentale : « Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de jouer une scène. La Méthode c'est ce qui marche pour vous. Le baromètre ultime est ce que les gens aiment. » Au cours des cinq années passées au TAG, Shahrukh Khan ne joue que rarement les rôles principaux, mais son énergie et son sens comique font merveille dans les pièces pour enfants. Ces qualités amènent Barry John à lui conseiller de faire du cinéma, ce qui n'intéresse pas encore le jeune comédien.

 

En avril 1988, Pradip Krishen et sa compagne scénariste Arundhati Roy contactent le TAG pour faire le casting d'un téléfilm en anglais, In Which Annie Gives It Those Ones. Trop sûr de lui selon le réalisateur, Shahrukh Khan n'est retenu que comme figurant : il n'apparaît que quatre fois à l'écran pour prononcer les deux répliques d'un personnage tellement insignifiant qu'il ne porte pas de nom. Cette rebuffade le blesse profondément et, quand en 1997 Arundhati Roy le convie à assister à la cérémonie célébrant la réception du Prix Booker qu'elle vient de recevoir pour Le Dieu des Petits Riens, Shahrukh Khan décline l'invitation.

shahrukhkhan.jpgC'est également en 1988 qu'il est engagé pour jouer dans Dil Darya, série dirigée par Lekh Tandon. Le réalisateur lui apprend à extérioriser ses émotions et à se laisser aller à pleurer comme l'exige le scénario très ancré dans la vie quotidienne indienne, contrairement aux pièces de théâtre plus occidentales dont il était coutumier. Cette interprétation très expressive devient la caractéristique de son jeu comme le note Charles Tesson : « […] Shahrukh Khan dont le jeu alterne sourire radieux et visage en larmes, osant parfois une audacieuse symbiose des deux. »

Parallèlement, il commence le tournage de Fauji. Réalisée par un militaire à la retraite, le Colonel Raj Kapoor, la série retrace l'évolution d'un groupe de jeunes soldats et leur entraînement pour devenir commandos. La motivation et les qualités sportives de Shahrukh Khan incitent le Colonel à en faire progressivement le personnage principal, à la fois le plus attachant et le plus brillant dans les scènes de combat. Diffusé à partir de janvier 1989, Fauji devient immédiatement populaire, de même que Shahrukh Khan. Il est fréquemment reconnu dans la rue et les gens, qui n'ont pas encore retenu son nom, l'appellent Fauji ou Abhimanyu, du nom de son personnage.

Il est remarqué par Iskra Rogopag, société de production de Bombay dirigée par trois réalisateurs reconnus, Saeed Akhtar Mirza, Kundan Shah et Aziz Mirza, qui lui proposent un rôle dans deux épisodes de Ummeed. Shahrukh Khan accepte et s'installe à Bombay en 1990. Puis il enchaîne avec Circus d'Aziz Mirza, série tournée en extérieur dans un cirque itinérant, qui met en valeur les qualités physiques de l'acteur et l'amène à côtoyer un autre comédien débutant, Ashutosh Gowariker. Le succès de Circus permet à Shahrukh Khan de commencer à se faire un nom à Bollywood, tâche ardue pour un jeune homme de Delhi dont la famille est totalement étrangère au milieu très clanique du cinéma indien.

 

Ce début de célébrité attire une personnalité inattendue, Mani Kaul, réalisateur de films art et essai. Il repère une dimension tragique chez Shahrukh Khan et lui propose le rôle du sombre Rogojine dans une adaptation de L'Idiot de Fedor Dostoïevski. Tout d'abord hésitant, Shahrukh Khan accepte de tenter l'expérience mais finalement celle-ci n'est guère concluante : la direction d'acteur très conceptuelle de Mani Kaul ne lui convient pas. Le film ne sortira jamais dans les salles mais est diffusé en 1991 sur Doordarshan, la télévision d'État.

 

shahrukh-khan-85f.jpgShahrukh Khan confie sa carrière à Vivek Vaswani, acteur et producteur, qui l'introduit dans le milieu du cinéma de Bollywood, le présentant aux producteurs et aux réalisateurs. Son franc parler, son allure décontractée, sa chevelure indisciplinée et sa beauté peu conventionnelle déconcertent, mais l'obstination de Vivek Vaswani et son enviable palmarès à la télévision finissent par convaincre.

Shahrukh Khan tourne alors presque simultanément Raju Ban Gaya Gentleman d'Aziz Mirza, Dil Aashna hai d'Hema Malini, Chamatkar de Rajiv Mehra et Deewana de Raj Kanwar qui sort le premier, en juin 1992. C'est un succès immédiat pour le film et pour Shahrukh Khan dont la prestation est couronnée par le « Prix du meilleur espoir masculin » aux Filmfare Awards 1993. Dans Raju Ban Gaya Gentleman il forme pour la première fois un couple avec Juhi Chawla qu'il retrouve par la suite dans dix autres films. Cette longue collaboration est à l'origine de leur amitié et de leur association.

Maya Memsaab de Ketan Mehta (1993), adaptation de Madame Bovary de Gustave Flaubert, contribue également à la célébrité de Shahrukh Khan, mais pour des raisons moins artistiques : interprétant l'un des amants de Maya, l'acteur tourne une scène relativement osée pour le cinéma indien du début des années 1990 où l'actrice principale, Deepa Sahi, apparaît seins nus. La presse à scandale affabule sur les conditions de tournage et Shahrukh Khan, ulcéré, harcèle et insulte un des journalistes qui porte plainte. Par la suite, Shahrukh Khan n'embrassera jamais aucune de ses partenaires sur la bouche. Il suit en cela les recommandations de la censure indienne, ce qui l'amène à refuser de continuer le tournage de Yeh Lamhe Judaai Ke de Birendra Nath Tiwari : commencé en 1992 le film ne sort que douze ans plus tard, sans l'accord de l'acteur.

 

Cette même année 1993, Shahrukh Khan tourne King Uncle de Rakesh Roshan et Kabhi Haan Kabhi Naa de Kundan Shah, mais c'est avec Baazigar et Darr que sa carrière franchit une nouvelle étape. Souhaitant faire un remake de Un baiser avant de mourir (James Dearden, 1991), les frères Abbas-Mastan approchent les déjà célèbres Aamir Khan et Salman Khan qui tous deux refusent le rôle principal de Baazigar, trop négatif à leurs yeux. Par défaut, ils engagent Shahrukh Khan qui endosse pleinement ce personnage à la personnalité ambivalente et au double jeu : innocente et charmante victime d'une injustice, mais aussi personnage froid et calculateur animé par la soif de vengeance.

Le casting de Darr se déroule dans des circonstances similaires : Aamir Khan, Ajay Devgan et Sanjay Dutt déclinent l'offre d'interpréter un amoureux psychopathe que leur fait Yash Chopra, vétéran de Bollywood. Sur les conseils de son fils Aditya, le réalisateur se résigne à engager Shahrukh Khan qui met toute son énergie dans le personnage d'un amoureux éconduit qui harcèle celle qu'il aime.

Baazigar sort en novembre 1993 et remporte immédiatement un large succès bien que Shahrukh Khan y interprète un rôle de « méchant » peu conforme aux stéréotypes auxquels les spectateurs indiens sont habitués : visage patibulaire, rire sardonique, âge mûr, sadisme… Darr sort un mois plus tard et le public est à nouveau au rendez-vous.

Ces deux films contribuent à faire évoluer le héros des films en hindî qui n'a plus besoin d'être un gentleman ni même un homme honorable à la haute stature comme Amitabh Bachchan l'a si brillamment incarné. Désormais, tout un chacun, quelle que soit sa condition ou sa taille, peut devenir un héros ; ce ne sont ni les muscles ni le prestige mais les passions du cœur qui dominent et justifient son action. Shahrukh Khan en fait le constat : « Le héros des films hindis a changé. Il peut mourir et être malchanceux en amour. Il peut tuer. Ce n'est pas lui qu'on doit aimer, mais l'histoire qu'il nous raconte. » Ces films revêtent une grande importance dans la carrière de l'acteur. Baazigar l'honore de son premier « Prix du Meilleur acteur » aux Filmfare Awards 1994 et lui permet de former pour la première fois avec Kajol le couple cinématographique le plus populaire de la décennie ; Darr lui donne l'occasion de travailler avec Yash et Aditya Chopra, réalisateurs et producteurs parmi les plus puissants de Bollywood, association qui se révèle fructueuse pour les trois hommes

 

Le choix d'interpréter coup sur coup des personnages de tueur ou de psychopathe, renouvelé en 1994 avec Anjaam (de Rahul Rawail et premier film avec Madhuri Dixit), est audacieux car, traditionnellement dans le cinéma indien, un acteur est cantonné dans un seul type de rôle, soit le « méchant » - Amrish Puri ou Amjad Khan - soit le « bon » - Raj Kapoor, Dilip Kumar ou Amitabh Bachchan.

Si avec Kabhi Haan Kabhi Naa de Kundan Shah (1994), Karan Arjun de Rakesh Roshan (1995), Zamaana Deewana de Ramesh Sippy (1995), Guddu de Prem Lalwani (1995) et Oh Darling Yeh Hai India de Ketan Mehta (1995) Shahrukh Khan trouve des emplois certes toujours musclés, mais plus conformes aux valeurs familiales, voire mythologiques, et conquiert enfin l'amour de l'héroïne, c'est avec Dilwale Dulhania Le Jayenge (DDLJ) en compagnie de Kajol qu'il construit son image d'amoureux et de gendre idéal.

 

 

shahrukh-khan-mauritius.jpgAditya Chopra, avec lequel il s'est lié d'amitié lors du tournage de Darr, lui propose un scénario a priori conventionnel dans lequel un couple de jeunes gens tombent amoureux mais dont les sentiments sont contrariés par la volonté du père de la jeune fille de la marier au fils de son meilleur ami. L'originalité de l'histoire réside dans le fait que les héros sont des membres de la diaspora indienne et qu'au lieu de s'enfuir pour vivre leur amour ou de se soumettre à la volonté paternelle, le jeune homme décide de convaincre le père de son aimée qu'il est le mari qu'il faut à sa fille. 

Raj, interprété par Shahrukh Khan, est un nouveau type de héros. C'est un jeune Anglais moderne qui aime faire la fête avec ses copains et draguer les filles, dédaigne les comportements machistes, préférant aider les femmes dans leur tâches de préparation du mariage plutôt que d'accompagner les hommes à la chasse. Mais c'est aussi un Indien respectueux des valeurs traditionnelles qui ne profite pas de l'ivresse de Simran (Kajol), refuse de la priver de sa famille et souhaite la bénédiction de son père pour l'épouser. Cet heureux mélange de modernité et de tradition fait de Shahrukh Khan non seulement le fiancé idéal, mais « l'Indien idéal », qui assume tranquillement le nouveau visage de l'Inde entrant dans la mondialisation tout en restant viscéralement attachée à ses racines millénaires. Outre les qualités intrinsèques du film (finesse de l'étude psychologique, qualité de l'interprétation, rythme soutenu de l'intrigue, excellence des chansons) et la complicité évidente qui unit Shahrukh Khan et Kajol, c'est ce qui explique le succès immense et durable que rencontre DDLJ, à l'affiche du cinéma Maratha Mandir de Mumbai sans interruption depuis 1995. La prestation de Shahrukh Khan est couronnée par le « Prix du Meilleur acteur » aux Filmfare Awards 1996. 

 

Shahrukh Khan enchaîne les tournages à un rythme accéléré, accumulant les succès dans des comédies romantiques dans lesquelles son personnage s'appelle fréquemment Raj ou Rahul - Ram Jaane de Rajiv Mehra (1995), Yes Boss d'Aziz Mirza (1997), Pardes de Subhash Ghai (1997) - entrecoupés de quelques flops - Trimurti de Mukul Anand (1995), English Babu Desi Mem de Praveen Nischol (1996). Il retrouve Yash Chopra pour une réussite, Dil to Pagal Hai (1997), et Abbas-Mastan pour une parodie burlesque de film policier, Baadshah (1999).

En 1998 Karan Johar lui demande de tourner dans son premier film, Kuch Kuch Hota Hai. Par amitié, Shahrukh Khan accepte avant même de lire le scénario, comme il l'avait fait pour Aditya Chopra. Il y interprète de nouveau un jeune homme moderne et charmeur, Rahul, qui après son veuvage retrouve son amie d'université (Kajol), qui de garçon manqué s'est transformée en une ravissante jeune femme. Le film marche aussi bien en Inde qu'à l'étranger, distribué par Yash Raj Films, société de production et de distribution de Yash et Aditya Chopra, qui a ouvert des bureaux en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Avec Dilwale Dulhania Le Jayenge et Kuch Kuch Hota Hai les bases du succès durable de Shahrukh Khan sont en place : une maison de production et de distribution puissante (Yash Raj Films) et trois réalisateurs et scénaristes qui lui créent des personnages modernes mais respectueux de traditions qu'ils veulent faire évoluer dans un environnement le plus souvent dénué de tout problème social ou politique, éléments à même de séduire la nouvelle classe moyenne indienne et la diaspora.

 

Shahrukh Khan essaie également de casser son image trop lisse en choisissant des films moins consensuels tel Dil Se (1998) du grand réalisateur tamoul Mani Ratnam. Il y interprète le rôle d'un journaliste qui rencontre des populations déçues par la république indienne et tombe amoureux d'une mystérieuse jeune femme dont il découvre petit à petit les activités terroristes et les raisons qui l'y ont menée. Malgré la chanson Chaiyya Chaiyya (mémorable chorégraphie où l'acteur danse sur le toit d'un train en mouvement), les Indiens boudent le film, déconcertés par un Shahrukh Khan qui ne leur renvoie plus l'image d'un pays en harmonie mais la réalité des attentats terroristes. Cependant Dil Se est apprécié en Occident où il est le premier film indien à être classé parmi les 10 meilleurs au box-office britannique, il est également primé à Berlin et souvent projeté dans des rétrospectives. Cela n'est pas pour déplaire au comédien qui souhaite étendre sa notoriété au-delà de l'Asie, du Proche-Orient, de la Russie et de l'Afrique, territoires déjà conquis par Bollywood.

 

 

En 2000 il interprète un archéologue musulman battu à mort par des fanatiques hindous lors des troubles qui suivent la partition de l'Inde, dans le film de Kamal Haasan, Hey Ram. Retenu pour représenter l'Inde aux Oscars, le film est cependant un désastre financier de l'aveu même du réalisateur. 

La même année, il tourne dans Phir Bhi Dil Hai Hindustani d'Aziz Mirza où il interprète un journaliste d'investigation qui se bat pour faire libérer un homme accusé à tort d'assassinat et de terrorisme. 

 

Le tout début des années 2000 est une période difficile pour Shahrukh Khan. Les échecs de Phir Bhi Dil Hai Hindustani puis d'Asoka de Santosh Sivan (2001), qu'il interprète et qu'il produit, sont d'autant plus cuisants qu'à la même époque surgit un acteur nouveau venu, Hrithik Roshan : son succès considérable dans Kaho Naa… Pyaar Hai de Rakesh Roshan (2000) est abondamment médiatisé et présenté comme l'annonce de la fin du règne du King Khan dont la réussite insolente et l'humour tranchant ont indisposé de nombreuses personnes dans la presse et le milieu du cinéma. La rivalité entre les deux acteurs est instrumentalisée par le Rashtriya Swayamsevak Sangh, parti politique hindouiste d'extrême droite, qui proclame que Hrithik Roshan est la réponse hindoue au musulman Shahrukh Khan. Ce dernier est profondément blessé par ces attaques à un moment où il est particulièrement vulnérable : il a des problèmes de santé, séquelles de ses nombreuses cascades, et il sort à peine d'un long bras de fer avec la mafia de Mumbai qui tente de l'intimider pour l'obliger à jouer dans les films qu'elle finance, lui imposant une protection policière et le contraignant parfois avec sa famille à la réclusion dans leur villa. 

Heureusement, Aditya Chopra lui offre une comédie romantique plus classique, Mohabbatein (2000), où il joue pour la première fois face à Amitabh Bachchan dont c'est le retour au cinéma après dix ans de « traversée du désert ». Inspiré du Cercle des poètes disparus, il y interprète à nouveau un personnage humaniste et sensible en butte à l'austérité du système éducatif indien traditionnel. Il joue aussi pour la première fois le rôle de l'amoureux éperdu d'Aishwarya Rai.

 

 

Dans La Famille indienne de Karan Johar (2001) Shahrukh Khan forme un couple « problématique » avec Kajol, que les jeunes acteurs de Bollywood (Hrithik Roshan et Kareena Kapoor) tentent de réconcilier avec ceux de la génération précédente (Amitabh et Jaya Bachchan) qui avaient projeté un mariage arrangé avec Rani Mukherjee. Cette brillante comédie dramatique sur le déchirement - puis la réconciliation - d'une famille dont le patriarche reste sourd aux aspirations à l'amour de son fils adoptif, aborde de multiples thématiques liées à la filiation, aux castes, à la piété, à l'immigration. Il ambitionne de s'adresser entre autres à la diaspora puisqu'il est tourné pour moitié à Londres et qu'il fait de nouveau état de la difficulté à respecter pleinement les traditions et les sentiments au sein du monde moderne. 

Conçu (la même année que Lagaan) comme une superproduction aux visées internationales monopolisant le meilleur de Bollywood, il bénéficie d'une distribution et d'une communication imposantes. C'est un des plus gros succès du box-office, tant national qu'international. Il est à la source d'une nouvelle vague de cinéma en Inde mais malgré son casting de stars, il ne concourt néanmoins à aucune récompense internationale puisqu'il est sorti trop tard pour représenter l'Inde aux Oscars de 2001 et trop tôt pour ceux de 2002. 

 

devdas.jpgEn novembre 2000, avec Aishwarya Rai, Madhuri Dixit et Jackie Shroff et sous la direction de Sanjay Leela Bhansali, Shahrukh Khan commence le tournage de Devdas qui ne s'achève qu'un an et demi plus tard et s'avère éprouvant : les prises de vue se déroulent essentiellement la nuit, deux techniciens sont tués dans des accidents, le producteur est arrêté pour collusion avec la mafia, le plateau de tournage est le témoin de la fin de la liaison tourmentée entre Aishwarya Rai et Salman Khan, et Shahrukh Khan, à l'instar du personnage qu'il interprète, se met à boire… Mais le film, histoire de l'impossible amour de Paro et Devdas qui sombre dans l'alcoolisme malgré l'affection de Chandramukhi, est une réussite. Il est présenté au Festival de Cannes en 2002, ce qui contribue à attirer l'attention des cinéphiles sur le cinéma de Bollywood qu'ils ignoraient avec dédain jusqu'alors. La sortie indienne a lieu en juillet et malgré quelques critiques réticentes, le public, séduit par la splendeur des décors, des costumes et des chorégraphies, se précipite dans les salles. Devdas permet à Shahrukh Khan de reconquérir son titre de Baadshah (Roi en hindî) de Bollywood, d'acquérir une renommée internationale, de recevoir tous les prix indiens d'interprétation masculine et surtout de prouver qu'il peut interpréter, avec succès, un personnage plus complexe que ceux qui ont fait sa renommée 

 

Suivent plusieurs comédies romantiques : Hum Tumhare Hain Sanam de K.S. Adiyaman, Chalte Chalte d'Aziz Mirza (2003), New York Masala de Nikhil Advani (2003) puis Main Hoon Na de Farah Khan (2004).

Le succès de Devdas lui permet d'aborder des rôles différents, tel celui de Veer-Zaara (2004) dans lequel Yash Chopra, tout en respectant les codes bollywoodiens (amour impossible, chansons et retrouvailles), montre un Shahrukh Khan, certes amoureux, mais vieilli et brisé par vingt ans de prison et où le réalisateur dit tout son désir de réconciliation avec le Pakistan, terre natale qu'il a quittée après la partition 

 

La même année, Ashutosh Gowariker, rencontré sur le plateau de Circus, engage la star pour Swades : Nous, le peuple dans le rôle d'un ingénieur de la Nasa revenant dans son pays natal pour y découvrir les méfaits du système des castes ainsi que ceux de la « fuite des cerveaux » dont il est un exemple. Ce film social montrant la solidarité nécessaire face à la sécheresse est l'un des rares films actuels de Bollywood faisant état du monde rural et de ses difficultés. Il ne rencontre toutefois pas le succès de Lagaan (2001).

 

 

 

Source: Wikipedia

Publié dans Biographies

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